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Des jeunes et des enfants retournant dans leurs villages du Sud-Kivu, en RDC, où Secodev soutient des projets. © Secodev

Coopération au développement et action humanitaire représentent deux domaines de la solidarité internationale, à la fois distincts et proches. La première met l’accent sur l’approche partenariale pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations bénéficiaires de manière durable; la seconde opère en situation d’urgence et de crise, lors de catastrophes naturelles ou de conflits armés, pour protéger et assister les victimes, de manière neutre et impartiale. Bien qu'elles aient des objectifs, des types d’interventions et des principes d’action distincts, la question de leur articulation est discutée depuis les années 1990 et connue sous le terme de «nexus», auquel s’ajoute la dimension de la construction de la paix en 2016, à la suite du Sommet mondial sur l’action humanitaire, à Istanbul.

Si la question de l’articulation entre la coopération au développement et l’action humanitaire est discutée depuis les années 90, la conjonction des crises sanitaire, climatique et sécuritaire ces dernières années donne une actualité supplémentaire à la discussion. Aujourd’hui, sur le terrain, ces différentes crises se conjuguent et démultiplient leurs effets. En conséquence, les liens entre les différents intervenants sont devenus plus étroits du fait de leur action simultanée.

Dans ce contexte, les nouvelles frontières entre le développement et l’humanitaire interrogent également la FGC et ses organisations membres, poussent à ne plus réfléchir en silo mais en complémentarité. De nouvelles questions émergent auxquelles la FGC doit répondre:
• Comment agir dans des contextes fragilisés et en crise, de manière complémentaire et efficiente?
• Que signifient ces nouvelles collaborations pour nos OM et leurs partenaires de terrain?
• Comment adapter nos pratiques et nos outils pour la mise en oeuvre des projets?

Réflexion et opérationnalisation

Pour répondre à ces différentes questions, la FGC a lancé la réflexion par l’organisation d’un débat en mai 2022 et publié un dossier dans le Réflexions et Débats n°7 d’octobre 2022. Elle a poursuivi ses réflexions afin de produire un document plus opérationnel à l’intention des organisations membres et de leurs partenaires, ainsi que pour la Commission technique (CT).

Lors de l’AG du 18 avril 2024, Dominique Rossier, présidente de la FGC, a présenté les lignes directrices adoptées par le Conseil, intitulées Mise en oeuvre de l’approche du nexus sur le terrain. Elle a rappelé aux organisations membres ce qu’implique d’adopter une approche «nexus»:
• penser collectivement en tenant compte des acteurs humanitaires et de promotion de la paix dans l’analyse des acteurs et des collaborations possibles dans la région où est mis en oeuvre un projet si le contexte est fragile;
• bien prendre en compte les éléments de sécurité et vulnérabilités dans l’analyse de risques et démontrer comment ces éléments sont pris compte dans la stratégie de l’OM;
• être conscient de son domaine d’expertise et penser à des scénarios alternatifs en temps d’urgence humanitaire/situation sécuritaire très volatile avec une remise possible du projet aux acteurs humanitaires sur place;
• s’intéresser à l’approche Do No Harm, ou comment faire attention à ne pas générer de dommages collatéraux à travers une intervention qui pourraient déstabiliser une situation déjà fragile, même au niveau local.

Et de préciser également qu’il ne s’agit pas de s’impliquer systématiquement dans des séances de coordination nexus au niveau local. En revanche, il est nécessaire de se renseigner sur ce qui existe localement, qui sont les acteurs importants (qui fait quoi et comment cela s'inscrit dans ce paysage). Un premier pas est de s’informer auprès d’une plus grande ONG ou auprès du BuCo de la DDC, sur l’existence et la structure de coordination en place et des moyens de se tenir informés.

Groupe de travail mis en place

À la suite de cette présentation, quelques organisations membres ont souhaité la création d’un groupe de travail (OM et membres de la CT) pour réfléchir aux critères devant être mis en oeuvre par la CT pour permettre l’évaluation des contextes fragiles dans lesquels les OM interviennent. Le groupe de travail arrive aux conclusions suivantes présentées, lors de l’AG du 5 décembre 2024, par Daniele Fino, membre du groupe:
• le positionnement de la FGC sur la problématique du nexus n'est pas remis en question, y compris le document Mise en oeuvre de l’approche du
nexus sur le terrain;
• le contexte de fragilité, d’insécurité ou de situation de guerre nécessite une grande attention lorsque l’OM souhaite soutenir un projet. L'analyse des risques (celle-ci est décrite à la page 34 du Manuel de la FGC) doit faire l’objet d’une attention toute particulière;
• le canevas de la FGC sur l’analyse de risque des projets de développement prévoit un espace pour parler des risques contextuels. La question de
 la fragilité doit être abordée.

En complément aux documents de référence de la FGC, le groupe de travail a:
• élaboré une grille de critères d’évaluation des contextes selon quatre degrés d’intensité: faible, moyenne, forte et forte avec conflit armé, qui permet à la Commission technique d’apprécier le degré de fragilité de manière plus précise;
• proposé que lors de la soumission d’un projet dans un contexte de forte fragilité, notamment en cas de conflit armé, un traitement particulier du dossier puisse être apporté. Ainsi, en cas d'avis négatif de la CT pour l'entrée en matière, il est proposé d’introduire, si une des parties le souhaite, une étape d'audition avec l'OM concernée pour discuter de l’appréciation de la fragilité, avant de soumettre le projet au Conseil pour décision finale.

Ressources à disposition

→ Divers documents, par exemple sur l'analyse des risques, figurent sur la page du site de la FGC «Canevas pour les projets».
→ Dossier sur le nexus sur le site de la Fedevaco.
→ Divers documents à télécharger, débats ou émissions à revoir en replay, ci-dessous.
 

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