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Séance du Conseil national. © Rob Lewis

Lors de la session d'hiver 2024, les Chambres fédérales ont débattu de la Stratégie de coopération internationale (CI) de la Suisse pour les années 2025-2028. Le Conseil fédéral avait proposé l'adoption de cinq crédits d'engagement d'un montant total de 11,27 milliards de francs, le Parlement a réduit ce montant de 151 millions de francs, ramenant ainsi le montant total à 11,12 milliards de francs.
 

Dans le cadre du budget 2025, après d'intenses discussions entre les deux Chambres, celles-ci se sont mises d'accord pour des économies de 110 millions de francs dans le domaine de la coopération internationale, réparties entre les crédits de la coopération bilatérale au développement (-55 millions), des contributions à des organisations multilatérales (-30 millions) et de la coopération économique (-25 millions).
 

Enfin, pour les années 2026 à 2028, il faut s'attendre à des réductions budgétaires supplémentaires d'au moins 321 millions de francs dans le domaine de la coopération internationale, vu le plan financier 2026-2028 et les décisions prises par le Conseil fédéral dans le cadre du réexamen des tâches et des subventions.


À l'issue de sa séance du 29 janvier, le Conseil fédéral a expliqué par voie de communiqué la feuille de route pour mettre en oeuvre les coupes budgétaires, qui ont un impact sur le DFAE et le SECO. Au sein du DFAE, les principales baisses dans la coopération sont les suivantes:


• Coopération bilatérale au développement: la DDC va se désengager, d'ici à fin 2028, de trois programmes de développement, en Albanie, au Bangladesh et en Zambie.

• Coopération thématique bilatérale: «La DDC se concentrera à l'avenir sur les secteurs présentant la plus grande valeur ajoutée» et dans lesquels elle possède une expertise. «Elle abandonnera progressivement les actions menées dans le domaine de l'éducation de base pour miser sur la formation professionnelle et l'éducation en contexte d'urgence (…).» Dans le domaine de la santé, les efforts se focaliseront sur des activités menées en collaboration avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, basé à Genève. Concernant l'encouragement de la culture, une concentration sur les projets à l'étranger a déjà eu lieu; à moyen terme, il est prévu de renoncer à des activités en Suisse.

• Coopération multilatérale: la DDC cessera dès 2025 de verser des contributions à deux organisations prioritaires, le Partenariat mondial pour l'éducation et ONUSIDA. La DDC ne versera par ailleurs plus de contributions à l'UNESCO à partir de 2025.


En 2025, les contributions de base aux ONG suisses pour la coopération bilatérale au développement ont diminué de 116 à 108,5 millions de francs (-7,5 millions de francs). Pour 2026-2028, des économies supplémentaires seront réalisées progressivement, dont on ne connaît pas encore les montants. S'y ajouteront des baisses de contribution à des organisations multilatérales, dont le PNUD, ONU-Femmes et l'UNICEF, et la diminution d'engagements dans des banques multilatérales de développement (Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement).


Impact du gel de l'aide américaine


À ces diminutions budgétaires s'ajoutent, pour certaines ONG suisses et/ou pour leurs partenaires sur le terrain, les conséquences de la décision prise par le président américain Donald Trump de suspendre l'aide dans le monde pour 90 jours, soit jusqu'à fin avril, afin de réévaluer l'ensemble des programmes actuels de l'USAID (U.S. Agency for International Developpement). Cette décision est assortie d'une interdiction de travailler durant cette période et de l'exigence de cesser tous les programmes promouvant la diversité, l'équité, l'inclusion et la diversité.

 

Pour aller plus loin:  lire aussi l’article complet sur la coopération au développement sous pression dans le QDN 212.
 

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