Aller au contenu principal
Les stands des ONG et l'installation de réalité virtuelle à l'Espace Vélodrome. ©David Wagnières

Au cours de chaque législature, la commune de Plan-les-Ouates organise une grande manifestation populaire baptisée «La solidarité dans tous ses états» pour sensibiliser ses habitant·e·s aux enjeux de la solidarité internationale. L'édition 2024 s'est tenue durant deux jours, à l'Espace Vélodrome, sur le thème du changement climatique et des projets solidaires. 

De nombreuses ONG soutenues par la commune ont tenu des stands, présenté leurs projets et animé des jeux destinés aux enfants. Parmi elles, aux côtés de la FGC, huit de ses organisations membres (OM): l'ADAP, le CETIM, Ecohumanita, emp'ACT, FH Suisse, Graine de Baobab, l'IRHA, Tereo ainsi que la Plateforme souveraineté alimentaire. 

L'installation de réalité virtuelle 360° sur le monde a également permis de présenter au public six projets de développement ou d'information: la ferme-école d'ASED à Madagascar, le projet de l'Assotic à Kinshasa, où le théâtre est utilisé comme outil de sensibilisation aux ODD et aux droits humains auprès des jeunes, le barrage hydro-électrique soutenu par l'association genevoise de soutien au CEAS, le commerce équitable promu par les Magasins du Monde, le décryptage de la filière de production de t-shirt par Public Eye, les droits de l'enfant et la Marche de l'espoir de Terre des Hommes Suisse.

Le stand de la FGC au forum de la solidarité. ©David Wagnières

Quelles solutions face à l'urgence climatique?

Le vendredi soir, 90 personnes sont venues suivre la table ronde, modérée par Catherine Dubouloz Chantre, chargée de communication de la FGC, sur le thème: «Projets solidaires, quelles solutions face à l'urgence climatique?» Le dérèglement climatique, ainsi que la préservation des forêts et de la biodiversité, constituent des thématiques qui concernent de plus en plus les ONG actives dans la coopération au développement, leurs partenaires sur le terrain, et les collectivités publiques qui financent leurs projets dans les pays du Sud. De nombreux projets - dans les domaines de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire, de la gestion de l’eau, de la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité - comportent en effet des volets d’adaptation au changement climatique. 

Lors de ses mots de bienvenue, Xavier Magnin, conseiller administratif en charge de la solidarité internationale, a rappelé que Plan-les-Ouates est l'une des communes généreuses dans le domaine de la solidarité internationale. En 2020, elle allouait à cette politique publique 0,78% de ses charges de fonctionnement pour un total des contributions versées de 570 000 francs, selon le dernier baromètre de l'engagement des collectivités publiques genevoises dans ce domaine.

La table ronde a ensuite permis de présenter les enjeux liés à l'urgence climatique dans la coopération au développement et d'expliquer, grâce aux témoignages de deux organisations membres de la FGC, Secodev et emp'ACT, comment le changement climatique affecte les projets sur le terrain et quelles sont les solutions proposées pour les adapter. 

Catherine Schümperli Younossian, secrétaire générale de la FGC, a détaillé la responsabilité historique des pays industrialisés du Nord qui ont basé leur développement industriel et agricole, et donc leur croissance économique, sur l’exploitation des énergies fossiles, et ont donc une dette en matière de réchauffement climatique envers les pays du Sud les moins développés. Ces derniers, qui ont le moins participé aux émissions de gaz à effet de serre, sont souvent ceux qui en subissent les impacts de la manière la plus forte en ayant moins de capacité de résilience et de préparation pour y faire face. Cette situation a fait émerger la notion de justice climatique qui vise à soutenir les populations affectées par les effets du changement climatique dans une logique de réparation.  

Lors de la table ronde. Au micro: Sandra Ernesto, chargée de projet d'emp'ACT. ©David Wagnières

Focus sur l'agroécologie et l'agroforesterie

Secodev et emp'ACT ont mis l'accent sur le rôle de l'agroécologie, qui conserve et restaure les sols et les agrosystèmes, ainsi que sur l'agroforesterie comme moyen d'adaptation au changement climatique. Anne Simon, secrétaire générale de Secodev, a présenté la philosophie de l'ONG et plusieurs projets soutenus au Mali, en RDC et au Rwanda: «Nous croyons que la production alimentaire agroécologique par les petits producteurs est le modèle agricole le plus approprié pour répondre aux futurs besoins en alimentation, dans le monde comme en Suisse», a-t-elle expliqué. 

«Avec nos partenaires locaux, nous développons des projets pour promouvoir les petites exploitations agricoles familiales qui assurent la sécurité alimentaire des populations, créent des richesses localement et préservent les ressources naturelles. Notre rôle est de renforcer le «pouvoir d’entreprendre» des paysans et paysannes afin qu’ils et elles deviennent des acteurs du changements», a-t-elle poursuivi. «Plus une exploitation agricole combine agriculture et élevage, cultures associées et culture de rotation, utilise l’agroforesterie et, de manière générale fait preuve d’une haute biodiversité fonctionnelle, plus elle est autonome et intégrée d’un point de vue agroécologique», a encore expliqué Anne Simon.

Sandra Ernesto, chargée de projet chez emp’ACT, a parlé du projet d’agriculture durable et d’entrepreneuriat rural comme moyen de renforcer la sécurité alimentaire des populations, dans la région centrale et celle des plateaux, au Togo. La région des Plateaux est une région de forêts où les saisons des pluies arrivent de plus en plus tard, les périodes de sécheresses sont de plus en plus longues, ce qui provoque l’assèchement des nappes phréatiques, l’érosion des sols et la pénurie d’eau. Les forêts natives tendent par ailleurs à disparaitre. Pour les restaurer et les préserver, le partenaire local MVCP appuie les paysans et paysannes dans la plantation de cacao biologique en agroforesterie. «Cette technique consiste à planter le cacao dans les bois natifs. Il ne s'agit pas de remplacer les terres agricoles pour planter du cacao, mais de développer cette filière dans les forêts afin de les restaurer», a expliqué Sandra Ernesto. 

Bertrand Favre, responsable du service environnement et espaces verts de la Commune de Plan-les-Ouates, a ensuite évoqué les problèmes en lien avec le réchauffement climatique, en Suisse et plus particulièrement à Plan-les-Ouates, les changements d’espèces végétales plus adaptées, les expériences d’agroforesterie en Suisse, ou de potagers urbains pour partager les connaissances dans le domaine agricole. 

Les participant·e·s à la table ronde: Sandra Ernesto (emp'ACT), Bertrand Favre (Plan-les-Ouates), Anne Simon (Secodev), Catherine Schümperli Younossian (FGC), avec Catherine Dubouloz Chantre, modératrice (FGC). ©David Wagnières

Partager ce contenu