Dominique Rossier a été élue présidente de la FGC lors de l’Assemblée générale (AG) du 24 mars 2022. Membre du Conseil de la Fédération, coprésidente de la Commission technique en charge d’analyser et de suivre les projets de développement jusqu’à son élection à la tête de la FGC, experte reconnue en coopération au développement, Dominique Rossier est également chargée d’enseignement en études du développement à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID). Elle succède à René Longet, président de la FGC depuis le 1er février 2013, qui avait annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat lors de l’AG du 18 mars 2021. Elle a pris ses fonctions le 25 mars 2022.
Dominique Rossier, nouvelle présidente de la FGC
«C’est une chance pour la FGC que Dominique Rossier reprenne la présidence, a commenté René Longet lors du passage de témoin. Dominique a une excellente connaissance de la coopération au développement et du terrain, et donc une grande crédibilité dans ce domaine; elle a aussi une habileté politique et institutionnelle qui font que la Fédération est entre de bonnes mains».
Dominique Rossier a en effet consacré une importante partie de sa vie professionnelle à la coopération au développement. Après des études de droit à Genève et d’aménagement du territoire à l’EPFZ, elle a d’abord travaillé quelques années à Genève comme urbaniste à la Fondation pour l’aménagement des Grottes avant de partir pour douze ans en Afrique dans plusieurs pays du Sahel où elle a travaillé dans l’urbanisme et l’aménagement du territoire avec un focus particulier sur les processus participatifs: pour une municipalité au Cap-Vert d’abord, puis comme chargée de programme dans le cadre d’agences bilatérales de coopération et d’associations au Cap-Vert, Mali, Sénégal, Niger et Burkina Faso.
À son retour en Suisse, elle a complété sa formation par un master en études du développement de l’IHEID. Dans cet Institut, elle est actuellement chargée d’enseignement en études du développement et directrice du cours de gestion stratégique de projets de développement au sein de la formation continue. Elle est également responsable académique pour l’Afrique francophone de l’Executive Master en politiques et pratiques du développement (DPP-IMAS).
«La mise en œuvre de processus participatifs et de décentralisation au service du bien-être des populations, ainsi que les questions de gouvernance, constituent des fils conducteurs de ma carrière»
«La mise en œuvre de processus participatifs et de décentralisation au service du bien-être des populations, ainsi que les questions de gouvernance, constituent des fils conducteurs de ma carrière», explique Dominique Rossier. Ceci dans les domaines professionnels et associatifs. À son retour d’Afrique, Dominique Rossier s’est ainsi rapprochée de la FGC: elle y est active à titre bénévole depuis 20 ans, d’abord au sein d’associations membres, puis comme membre de la Commission technique (CT), ensuite comme coprésidente de cette instance et membre du Conseil depuis avril 2014. «La FGC représente un espace unique d’échanges, de partage d’expériences, de formation et d’action sur les thématiques du développement. Elle joue un rôle essentiel pour penser la coopération de demain et réunir la diversité des ONG actives à Genève dans ce domaine», estime-t-elle.
Dans son discours, la nouvelle présidente a fait part de ses réflexions sur deux enjeux importants pour l’avenir de la coopération dans un monde changeant qui fait face simultanément à des crises sanitaires, climatiques et sécuritaires. D’une part la question de l’articulation entre la coopération au développement et l’aide humanitaire dans les projets, thème qui sera abordé lors d’une conférence-débat en collaboration avec l’IHEID, le 24 mai prochain. Le second chantier est plus institutionnel, il concerne la cohabitation d’organisations membres (OM) très différentes au sein de la FGC, qui toutes doivent souscrire même au label de qualité octroyé par la Fédération aux projets qu’elle finance.
Remerciements à René Longet
À la suite de cette élection, la FGC a pris congé de René Longet. Catherine Schümperli Younossian, secrétaire générale de la FGC, a rappelé qu'au «fil des ans, René a su construire des relations de confiance avec les pouvoirs publics, augmenter les financements pour la période quadriennale et participer à la révision des procédures de gestion. Pour cet homme de communication, l’information et la sensibilisation ont figuré au cœur de son engagement à la FGC. Par ses contacts, l’émission Esprit solidaire a pu voir le jour et ses relectures pointues ont participé à la rigueur des publications éditées ces dernières années».
Dans son discours de départ, René Longet a rappelé qu’il s’agit pour la FGC de «prendre grand soin de chaque maillon de la chaîne de solidarité qui va du citoyen-contribuable ici jusqu’au bénéficiaire là-bas, bénéficiaire qui est en relation avec le partenaire de terrain de l’organisation membre, qui, elle, est en relation avec la FGC: un maillon qui fait défaut met en cause toute la chaîne, une relation qui se fragilise fragilise le tout. La clé est l’adhésion de la population à des valeurs humanistes, le partage de la perception que nous sommes tous sur la même Planète, qu’il n’y a qu’un seul monde, qu’il s’agisse des bases naturelles de nos existences ou de la gestion de nos interdépendances » (lire le discours complet de René Longet ci-dessous). Au moment de la passation des pouvoirs, la nouvelle présidente et le président sortant ont été longuement et chaleureusement applaudis.